Mardi 25 août, une blogueuse – Wheelcome – a alerté les réseaux sociaux quant à des propos tenus sur une page du site internet français de la Peta, une association de défense des animaux. On pouvait y lire qu'un handicapé a des droits, même "s'il n'est pas mignon, ou si personne ne l'aime". Jean-Luc Duval, président du Collectif Citoyen Handicap, est furieux.
Les personnes handicapées sont souvent victimes de propos déplacés et/ou blessants. Pourtant, un pas a supplémentaire a été fait par l’association PETA France, qui a tendance à confondre les animaux et les personnes handicapées. Pire encore, elle considère – jusqu'à ce qu'on lui en fasse la remarque – que certaines personnes handicapées sont des sous-animaux.
Une formulation "maladroite", sérieusement ?
L'alerte a été donné hier soir lorsque le blog Wheelcome, qui "retrace les itinéraires d'une jeune parisienne en fauteuil roulant", a signalé les propos tenus sur la page du site de l'association PETA, dans la rubrique Foire aux Questions (FAQ).
Ces propos sont tous simplement choquants, ils représentent une vraie atteinte à la dignité des personnes handicapées, qui – d'après l'interprétation que j'en fais – ne sont pas créditées de sensibilité ni même d'intelligence, aux dires de la PETA.
Isabelle Goetz, porte-parole de PETA-France, considère ces propos comme une formulation maladroite, arguant pour mieux se justifier qu'ils figurent sur le site depuis 2007.
Une dérive hallucinante
La dérive ne s’arrête pas a ces quelques mots. En lisant le reste de la page, on peut toujours constater la présence d'un certain nombre de propos extrêmement problématiques relatifs aux personnes handicapées (cf. la 20e question) :
"Par ailleurs, certains animaux sont incontestablement plus intelligents, plus créatifs, plus réceptifs, plus démonstratifs et plus aptes à communiquer que certains êtres humains handicapés. Faudrait-il alors retirer des droits à ces derniers pour les attribuer aux animaux plus intelligents ?"
En tant que président du Collectif Citoyen Handicap, j'ai pris initiative d'appeler l'association incriminée dès mardi soir. On m'a répondu par un discours étonnant : la personne au bout du fil semblait choquée de mon coup de fil, ne voyant pas ce qui pouvait poser problèmes dans les propos tenus sur le site, concluant d'ailleurs la discussion par : "Une modification sera effectuée ultérieurement si on la juge nécessaire."
Des propos de haine
Pas de réelle excuse à l'heure actuelle, juste une justification maladroite. Des modifications ont été entreprises sur le site, sans toutefois que certains passages choquants et dégradants n'aient été supprimés. Le Collectif Citoyen Handicap ainsi que l’association UMEH ont toutes deux déposé plainte ce matin pour atteinte à la dignité humaine avec circonstances aggravantes.
Une pétition a par ailleurs été mise en ligne tandis que les réseaux sociaux continuent à dénoncer les faits sans relâche, Twitter, Facebook et autres pages de l'association PETA sont envahis de commentaires d'internautes choqués par tant de dédain.
Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'un seuil supplémentaire a été franchi dans la haine de la différence, une dérive dangereuse qu'il faudra dénoncer encore et encore, pour que plus jamais cela ne recommence.
Comments