La rentrée scolaire est toujours un moment difficile pour les parents d'enfants handicapés qui sont confrontés à l'éternel problématique de la présence de l'accompagnant de leurs enfants.
En cette rentrée 2016, et malgré le discours rassurant de la ministre de l'éducation nationale, les demandes affluent vers le Collectif Citoyen Handicap, dont je suis le président.
Les vidéos de témoignages se multiplient en parallèle sur les réseaux sociaux montrant des mamans désemparées, dont certaines en pleurs, qui interpellent Najat Vallaud-Belkacem sur leurs situations souvent dramatiques. Nous avons tenté de comprendre ce décalage entre la version officielle des autorités et la réalité du terrain, qu'un fossé d'incompréhension sépare.
Des confidences concernant la gestion en coulisse
Notre première décision fut de prendre rendez vous avec le ministère de l'Éducation, où une délégation de trois mamans fut reçue le 19 septembre dernier. Pendant cet entretien de près de deux heures, un dialogue de sourd s'engagea. La réponse est restée la même : tout va bien bien pour le ministère et le numéro de la plate-forme "Aide Handicap-école" est à la disposition de ces mamans. Un numéro miracle semble-t-il ...
Bien sûr, nous ne pouvions en rester la, j'ai donc décidé d'appeler ce numéro afin de discuter avec une personne chargée de répondre aux demandes des parents. L'accueil fut très courtois et après 10 minutes à peine, celle-ci m'expliqua que cette plate-forme avait comme unique perspective de remplir des dossiers dont ils ignoraient le devenir. Sept personnes seulement s'en occupaient. Leur mission impossible : régler la problématique de la scolarisation de ces enfants.
Après communication de ces informations par le biais de notre page Facebook, mon téléphone sonna une première fois : le délégué ministériel en charge du Handicap, furieux, m'invectiva copieusement et raccrocha, pour finalement me rappeler quelques minutes plus tard.
Une discussion s'engagea enfin avec Philippe Van Den Herreweghe, délégué ministériel chargé de l’emploi et de l’intégration des personnes handicapées. Au cours de notre échange, il me fit de nombreuses confidences concernant la gestion en coulisse de cette problématique, un secret de polichinelle. La confirmation pure et simple de ce que nous redoutions.
L'heure n'était pas à l'inclusion des élèves différents
10.000 enfants handicapés sont depuis la rentrée en attente de rencontrer leur auxiliaire de vie scolaire nécessaire à leurs scolarisations. Un chiffre qui ne semble pas totalement exact, lorsque nous savons que ces personnes qualifiées pour s'occuper de ces enfants sont de plus en plus nombreuses à arriver en fin de contrat. D'autant plus que les recrutements sont à l'arrêt suite à des problèmes de budget, épuisés dans bon nombre de rectorats de France et renouvelés au plus tôt vers la fin janvier.
Lors de cette discussion "à coeur ouvert", je pris la décision de tenter de comprendre ce qui avait conduit à cela.
Les 53.000 contrats illégaux des auxiliaires de vie scolaires y étaient pour beaucoup. Il s'agissait de contrats signés en masse, en opposition totale avec la loi française qui ne permet pas aux services de l'État de les utiliser. D'autres causes bien plus profondes et inquiétantes s'ajoutaient également à cette politique de recrutement totalement ingérable.
En effet, le délégué ministériel au handicap de l'Éducation nationale semblait prêt à vider son sac. Il a alors mit alors le doigt sur un point bien plus grave en soulignant l'attitude des associations gestionnaires d'établissements du médico-social qui, par intérêts financiers, poussaient subtilement en coulisse les enfants handicapés hors des écoles.
L'heure n'était pas à l'inclusion des élèves différents, mais à celui de l'inclusion de minuscules structures du médico-Social où on les réunissaient entre eux.
Je ne veux pas être complice de cette manipulation
Ces associations endossaient deux casquettes, celle de gestionnaires à la recherche perpétuelle de subventions, et celle de la défense des droits de ces personnes handicapées qui semblaient plus qu'un lointain souvenir.
Philippe Van Den Herreweghe me confirma mes doutes concernant certaines nominations, dont celle de Patrick Gohet, ancien directeur général de l'Unapei au poste d'adjoint au défenseur des droits, et celle de Christel Prado au C.E.S.E, le hasard n'avait donc rien à voir avec cela...
Ne désirant pas, par mon silence, être complice de cette manipulation, de cette mascarade, je prends alors la décision de tout balancer pour que chacun juge par soi-même. En espérant qu'un jour, chacun comprennent que priver ces enfants d'éducation, c'est aussi les priver d'un avenir, ce qui nous conduira vers une catastrophe sanitaire sans précédent.
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